Il vient de paraitre en mars 2022 aux Éditions La Fontaine de Pierre une nouvelle traduction de l’ouvrage de Carl Gustav Jung, « Réponse à Job ».

 

         Il ne sera pas question ici de faire une fiche de lecture de cet ouvrage remarquable quant au sujet de cette humanisation de Yavhé qui, après avoir pactisé avec Satan, se fait sensible aux plaintes de Job. Plusieurs niveaux de lectures sont avérés, celui de la contradiction de Dieu, … celui d’un Inconscient devenant conscient, …  celui du fil historique divin le long des millénaires, …  celui d’un Dieu qui veut se faire connaître à l’homme, ce qu’a repris le distique d’Angelus Silesius : « Sans moi, Dieu ne peut vivre un seul instant »[1]. Et d’autres encore.

        

         Mais nous avons à rendre hommage ici à la traduction de Michel et Monique Bacchetta qui, connaissant le vocabulaire suisse allemand pour avoir vécu dans ces contrées, ont acquis une très grande justesse de la langue de Jung.

        

         Dans une remarquable fluidité, la compréhension du message est évidente par la simplicité de la formulation. Autrement dit, on constatait dans la précédente traduction en français chez un autre éditeur, une envie de conceptualisation qui faisait écran au message de Jung. Par exemple dire « la puissance créatrice » est plus normatif que l’expression « une puissance créatrice » qui laisse à l’imaginal le soin de continuer sa réflexion. Même ressenti pour « la créature » qui devient « l’homme » dans la nouvelle traduction. On constate aussi l’utilisation du mot « essence » de l’homme qui rajoutait au texte de Jung une question quasi insoluble que le mot « nature de l’homme » laisse en état de poésie.

        

         On pourra noter que la traduction des extraits de la Bible sont ceux de la Traduction œcuménique de la Bible[2], meilleure dénominateur commun entre catholiques, orthodoxes et protestants, ce qui ne pouvait être le cas pour la première traduction.

        

         Enfin, les notes ajoutées par le premier traducteur ont été heureusement supprimées.

        

         Juste un petit regret : la postface d’Henry Corbin (à qui nous devons l’imaginal que je citais ci-dessus) n’a pas été insérée. Problème de droit ?

 

https://www.lafontainedepierre.net/accueil/catalogue/jung/reponse-a-job/

 

 


 



[1] L’errant chérubinique, édit. Artfuyen 1993 p.17

[2] Les éditions du Cerf